LA GRANDE GUERRE A BOURBACH-LE-HAUT

7 août 2014

LA GRANDE GUERRE 1914 - 1918 A BOURBACH-LE-HAUT

A l'occasion du Centenaire de la Première Guerre Mondiale ou Grande Guerre, Bourbach-le-Haut ne peut ignorer ces treize hommes du village qui sont tombés durant cette guerre. Les noms de ces victimes sont gravés sur le monument aux morts.

Tous ne sont pas morts avec l'uniforme français.

Le 1er août 1914, l'Allemagne déclare la guerre à la Russie. Dans son territoire elle compte depuis 1871 l'Alsace et la Moselle, qui est prise entre deux feux: sa nationalité allemande mais son attachement à son identité française.

L'Alsace entame la Première Guerre mondiale sous l'étendard impérial des Hohenzollern. De nombreux Alsaciens et Lorrains sont alors enrôlés dans l'armée allemande et se préparent à combattre leurs anciens compagnons d'armes de 1870; pour certains ce sont des déchirements au sein d'une même famille qui s'annoncent.

Pour l'armée française, on garde un œil suspicieux sur les anciens germains qui ont fui l'Allemagne. Certains hériteront de qualificatif de Boches, alors que leurs frères en Alsace allemande sont également suspectés comme de potentiels traitres. Malgré cela plusieurs milliers d'Alsaciens et de Lorrains seront enrôlés des deux côtés de la frontière.

A Bourbach-le-Haut également, les victimes se trouvent des deux côtés. Ceux mobilisés par les Allemands qui tombent sous les balles russes et françaises, et ceux engagés dans l'armée française tués par les balles allemandes. Il y a aussi ceux fait prisonniers par les Français, traités comme des " Boches " et morts en captivité.

L'Allemagne déclare la guerre à la France le 3 août 1914. L'armée française avance rapidement au sud de l'Alsace, franchit la frontière de 1870 jusqu'à Mulhouse, mais le front se stabilise sur une ligne au niveau des deux Burnhaupt, Steinbach, Hartmannswillerkopf et la crête vosgienne.

Après plus de 40 ans, Bourbach-le-Haut redevient française le 7 août 1914 comprise dans l'Alsace reconquise dont la capitale est Masevaux, Thann étant trop près du front.

Rapidement une administration militaire est mise en place. L'instituteur du village est remplacé par un instructeur militaire.

L'instituteur militaire Courtat vérifiant la propreté des mains des élèves avant l'entrée en classe.

La méfiance règne toujours vis à vis de la population et le moindre écart est sanctionné. C'est ainsi que le maire Dominique Beltzung est déporté à Saint Maximin en 1916, reconnu responsable d'un vol de pigeons, alors interdit, à la ferme de Niederwill.

Plusieurs divisions militaires traversent ou cantonnent à Bourbach-le-Haut. Les granges, greniers et chambres sont réquisitionnés pour loger tout ce monde. Une unité de Tirailleurs sénégalais fait sensation dans le village avant de repartir vers Bourbach-le-Bas.

Les Sénégalais passent leur temps à faire de la lutte, en dansant... en présence de quelques curieux villageois.

Le 40e Bataillon de Tirailleurs Sénégalais sur le chemin vers Bourbach-le-Bas.

Bourbach-le-Haut ne subit aucun dégât matériel durant cette guerre dont le front n'est pourtant qu'à 15 kilomètres. Le grand souvenir, très fréquenté actuellement, est la route de Masevaux à Bitschwiller lès Thann, construit par le génie de la 7ème armée. Cette route stratégique, elle le sera encore lors de la libération en 1944, sert de passage entre les vallées de la Doller et de la Thur afin d'approvisionner le front du Hartmannswillerkopf en hommes et matériel. Cette route est baptisée " Route Joffre ".